"Orgia" de poésie au fond de l'abysse
Trois acteurs
interprètent Orgia, pièce de Pasolini que met en scène
à Belfort Jean Lambert-wild. Mais ils ne sont pas seuls sur le plateau.
Autour d'eux flottent par moments des êtres bizarres : les Apharias,
qui évoluent en grappes, évoquent des bulles de savon; beaucoup
plus volumineux, les Hyssards ont une forme nettement phallique. Ces créatures
translucides, qui ne sont que des projections en trois dimensions, répondent
au nom générique de Posydones et s'inspirent d'organismes vivant
au fond des océans. Des capteurs, branchés sur la peau des comédiens,
enregistrent les rythmes cardiaques et respiratoires, les variations de températures.
Le comportement des Posydones, leurs mouvements, dépendent directement
des émotions humaines.
L'ensemble du système a été baptisé "Daedalus",
en hommage non pas à l'Ulysse de Joyce mais à une corvette
britannique - le HMS Daedalus - dont l'équipage affirma avoir observé,
le 6 août 1848, un monstre marin.
René
Solis
02/2001